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Comment se comporter devant
une rupture amoureuse...


                                     Devant une déception amoureuse, on fait généralement un peu n'importe quoi, ce qui souvent diminue nos chances de reconquérir l'élu(e) de notre coeur. Pour que votre rituel de retour d'affection ait les meilleures chances de réussite, il serait bon, malgré la douleur, d'adopter un comportement qui va préparer le terrain à votre rituel. Bien qu'anodin, ce texte est est d'une importance capitale pour la suite des événements. J'y ferai souvent rérérence dans les différents rituels d'amour.

l y a des jours où on souhaiterait que le soleil ne se soit jamais levé, pour éclairer de sa lumière cruelle un désastre pourtant prévisible. Des jours où le monde qu'on avait eu tant de mal à construire s'effondre autour de soi ; où on navigue à vue entre la rage meurtrière et le désespoir le plus total, entre bris de vaisselle, dernières insultes, et crises de larmes à suffoquer. 

e sont les jours où il annonce, sur un ton de revanche ou  d'un air penaud, que la vie commune s'arrête là ou que l'idylle est brisée. Ce sont les jours où elle renvoie le mari effondré ou l'amant éploré à ses chères études, à ses copains, à son égoïsme, où elle entérine, pour tout dire, le divorce ou la rupture.

arfois, c'est pour une autre, plus jeune, plus belle, plus compréhensible (du moins, se l'imagine-t-il) qu'il s'arrache ainsi à une atmosphère qui devenait chaque jour plus oppressante ;ou bien elle prétend avoir enfin rencontré l'homme de sa vie, celui qui la regarde (pour combien de temps encore ?) avec des yeux énamourés, qui la couvre de fleurs et de cadeaux, qui sait encore la faire rire, qui lui fait l'amour même l'après-midi. Mais parfois aussi, il n'y a pas de rival(e) sur lequel (laquelle) passer sa hargne et déverser tout un dictionnaire des mots grossiers. Tout simplement, il (elle) en a marre ; il (elle) claque la porte, et préfère retourner chez sa mère, ou se louer un petit studio sans confort au cinquième étage sans ascenseur, plutôt que de continuer à jouer la comédie du mensonge.  Pour un lit à soi, rien qu'à soi, ils sont prêts à braver- du moins le croient ils- les repas pris seul(e) dans une brasserie sans âme, "tout seul, peut-être, mais peinard". 

Si ça n'est pas l'enfer, ça y ressemble ; c'en est l'antichambre. Il est bien rare qu'une rupture soit par 90% des cas, il y en a un(e) qui reste sur le carreau. Sonné(e) pour le compte, "out", compté'(e) dix par un arbitre impitoyable qui a pris les traits de la fatalité. 

'autre reste là, et erre sans but, sans énergie, se réfugiant dans le sommeil ou groggy d'insomnie, bourré(e) de calmants, en équilibre instable au bord de la dépression où il (elle) sombre parfois avec délice ; fantôme au pays des vivants, qui semble n'avoir plus prise sur les événements, sur le monde qui l'entoure. Les factures impayées s'entassent, la vaisselle traîne sale dans l'évier des jours durant, les rideaux ne sont plus tirés, et les cadavres des bouteilles d'alcool où il (elle) tente vainement de noyer son chagrin sont autant d'obstacles sur le chemin d'un retour à la vie. Une seule question obsède de cerveau pétrifié de douleur de l'abandonné(e)  : pourquoi ? 

ourquoi ? Le plus souvent pour rien - je veux dire rien de bien significatif. Autrement dit, pour tout. Allez savoir pourquoi exactement ? L'incompatibilité d'humeur, la lente usure de l'amour, ça ne s'explique pas plus objectivement qu'un raz-de-marée électoral qui balaye d'un seul coup les élus d'hier. C'est comme ça. 

L'équation magique de l'amour : 1+1=1 ne fonctionne plus. La réalité arithmétique a repris ses droits, et l'autre sa liberté et son indépendance. Le drame, dans le couple, commence le jour où on redevient deux. 

e jour où il (ou elle) a commencé à vous trouver trop fantaisiste, ou pas assez ; trop sérieux(e), ou pas assez ; trop sociable, ou pas assez ; trop présent(e) ou  trop absent(e) ; trop tolérant(e) ou trop rigide ; pas assez amoureux(e) ou trop collant(e) ; trop préoccupé(e) par le travail, ou trop dénué(e) d'ambition.
Ce manque de mesure a commencé par l'agacer, et a fini par lui devenir franchement insupportable. Qu'au demeurant, il  (elle) en ait trouvé un(e) autre qui croise son chemin ne saurait être confondu avec la cause de la rupture. Il faut qu'il y ait déjà une amorce de séparation pour qu'un coin puisse s'insérer dans la fracture qui disjoint les deux parties d'un bloc autrefois soudé. Au fil du temps, ça ne fait que s'aggraver. L'ennui s'installe, et parfois même le ressentiment. Un jour, l'un des deux en a assez de durer pour durer. 

in  d'une histoire, chronique d'une rupture annoncée, mais dont on n'a pas su (ou pas voulu) voir à temps les prémisses et les signes annonciateurs ; c'est classique et affligeant de banalité. Du moins, lorsque des années après, on peut le considérer avec objectivité. Mais même si ce n'est pas la première fois, c'est à chaque fois pareil : une torture indicible, qui semble-t-il n'aura jamais de fin. On est véritablement un émigré de soi-même. 

                        La magie reste sans doute l'un des rares - sinon le seul - moyen de remédier à cet état de fait. Quoi d'autre, en effet, peut agir avec une telle efficacité sur le comportement et les sentiments de nos semblables, fussent-ils distants de nous de milliers de kilomètres ? Quoi d'autre peut influencer à distance tout être, assouvir vos désirs et exaucer vos voeux ? Je ne sais nulle autre force au monde qui en soit capable. 

ais la magie est de l'humain et pour l'humain. L'erreur étant l'une des caractéristiques de ces bipèdes, on ne saurait donc la confondre avec quelque Deus ex Machina qui réussirait à coup sûr. Le degré de réussite d'un rituel magique- d'un rituel authentique parfaitement accompli, point n'est besoin sans doute de le rappeler - est inversement proportionnel à la complexité des sentiments que l'objet de sa réussite agite dans le cerveau du demandeur. 

out le problème est là ! Si le rituel d'appel affectif est effectué dans un pur esprit d'amour, sans autre pensée parasite, nul doute qu'il réussira. Mais sondez bien votre coeur, vos reins.. et votre portefeuille. Si vous êtes affligé(e) uniquement par les dures conditions matérielles dont la séparation est à l'origine, inutile d'aller plus avant ; c'est un appel de force financier qu'il vous faut, ne dérangez pas Eros quant il eût fallu implorer abondance. De même, tout  esprit de revanche devra être banni au préalable, si vous désirez qu'il (elle) retrouve le chemin de votre demeure, en s'écriant : "pardonne-moi ! je ne sais pas ce qui m'a pris." 
C'est ce pardon là, finalement qui reste la partie la plus difficile de ce rituel- vous vous en apercevrez bientôt - car la mémoire es proche cousine du ressentiment. Ne négligez donc pas tous les préliminaires ; ils ont été soigneusement pensés, et rédigés, par un homme qui, pour avoir des années durant côtoyé ses semblables dans les tourments de la détresse, connaît l'âme humaine et sait le désir polymorphe. 

'est une difficulté réelle, ne nous le cachons pas. L'auto-critique devra être impitoyable. Dans cette histoire, celui (celle) qui est parti(e) a certes des torts, mais vous n'êtes pas blan(che) non plus. Oui, sondez votre coeur, faites fonctionner vos méninges, ayez la dent aussi dure avec ce "vous-même" qui a laissé filer son bonheur que s'il s'agissait d'un autre. Pour que ce rituel réussisse ; et pour ne pas retomber dans les erreurs passées, celles-là mêmes qui sont causes de votre détresse présente. 

Le metteur en scène de théâtre Jerzy Grotowsky avait coutume, dans son théâtre expérimental de
Gdansk, en pologne, de jouer des difficultés apparemment les plus insurmontables. La solution était simple : il considérait comme surmontée la difficulté principale, en mettant l'accent sur des problèmes qui lui sont postérieurs. 

Donnons un exemple : s'agit-il de passer en vol plané le dossier d'une chaise, au grand effroi de
l'apprenti-comédien ? Jamais, dans son cours, Grotowsky ne fait allusion aux difficultés inhérentes à un tel exploit. Dans tous ses entretiens préalables avec les futurs casse-cou, il n'évoque même pas la moindre possibilité d'échec. Mais il insiste sur la nécessité de préparer ce qui suit le saut : comment bien se recevoir à terre, entre autres. 

nspirons-nous de telles techniques qui on fait leurs preuves. Il ou elle est revenu(e). Soit, c'est bien. Mais qu'allez-vous lui dire ? Quels seront vos premiers mots ? Vous engagez-vous à ne pas lui faire le moindre reproche, non seulement le jour de son retour, mais aussi le lendemain, et tous les jours qui suivront ? Vous engagez-vous, sans pour autant renoncer à votre personnalité, à surmonter vos défauts, petits ou grands, qui alimentèrent la distance, puis qui causèrent la rupture entre vous ? 

En un mot, êtes-vous prêt(e) à payer le prix de votre amour retrouvé ? 
N'hésitez pas à méditer longuement là-dessus. Ecrivez, s'il le faut, des scénarios de vos retrouvailles. Et déchirez-les impitoyablement tant qu'ils ne vous satisfont pas complètement. 

Triple avantage de cet exercice que vous ne sauriez négliger : il renforce votre conviction (et Dieu sait que vous allez en avoir besoin) qu'il n'existe pas de situation affective irrémédiable ; il vous prépare, déjà, à faire réussite ; il vous incite, enfin, à considérer sérieusement que bien qu'elle ne soit pas irrémédiable, la situation ne saurait être réversible. 

aute de quoi, les mêmes causes produiraient inéluctablement les mêmes effets. 
Le retour est acquis, vous n'en doutez plus. mais il faudra autre chose qu'une cérémonie bâclée pour lui remettre la bague au doigt. Lui proposer une nouvelle union, c'est bien, encore faut-il qu'elle soit consommée. Il ne suffira pas de minauder, de donner du chéri(e), de faire dans le sirupeux. 

Il faudra ouvrir grand les fenêtres, et donner en offrande votre largesse d'esprit, pour que souffle de nouveau le vent de l'amour. 


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